Un peu d'histoire...

🌾 L’histoire de La Grigne

La Grigne, c’est bien plus qu’un fournil : c’est une aventure humaine, artisanale et locale, démarrée il y a six ans, mais qui a pris racine bien avant.

Tout a commencé en 2008, lors d’un voyage en stop en Grèce avec un ami. Sur la route, je découvre pour la première fois le levain naturel, et avec lui, une manière de faire du pain qui me touche en profondeur. Ce n’est pas qu’une technique, c’est un geste vivant, simple, nourrissant, qui relie les mains, le cœur, et le temps. Ce jour-là, je comprends que le pain peut être un chemin.

De retour en Belgique, je pétris à la maison, je lis, je teste, j’apprends. Puis je repars, cette fois à vélo, à la rencontre de projets collectifs en Europe. En Andalousie, je m’installe dans un fournil partagé où je mets véritablement les mains dans la pâte. Là, je découvre que faire du pain, ce n’est pas juste transformer de la farine et de l’eau — c’est faire du lien, tisser des histoires, vivre en rythme avec les autres et avec le vivant.

Je poursuis mon apprentissage au fil des expériences : boulangeries, fermes, moulins. Je pousse les portes de la Ferme Jacquemart dans le namurois, où je découvre le pain depuis la graine. Je me forme au grain, à la meule, à la terre.

C’est ensuite chez Agribio à Havelange, où je travaille pendant 4 ans, que je plonge pleinement dans le métier. Là, je m’immerge dans la réalité quotidienne de la boulangerie artisanale, j’approfondis les techniques, la rigueur, le rythme du fournil. Et surtout, c’est là que je prends une décision essentielle : devenir boulanger, en faire mon gagne-pain, mon métier, ma voie.

Puis vient le moment de concrétiser cette passion. Grâce à un accompagnement en couveuse d’entreprises (Job’In et la SAACE), je structure mon projet, tout en gardant l’esprit artisanal qui me tient à cœur. Petit à petit, La Grigne lève.

En 2022, l’envie de construire mon propre atelier à Porcheresse prend forme. Ici, je travaille seul, à mon rythme, dans un espace à taille humaine, avec un four à pellets, des farines locales, bio, moulues sur meule de pierre, et du levain 100 % naturel. Chaque pain est façonné à la main, avec patience et attention.

Mais La Grigne ne se limite pas à un four et des miches. C’est un lieu de rencontre, de transmission, de parole partagée. Je veux que mon pain raconte une histoire : celle des champs, des moulins, des mains, des choix de société.

C’est pourquoi je m’investis depuis plusieurs années dans la dynamique "Au Cœur du Pain", une filière locale portée avec d’autres boulangers et boulangères, et des paysans-meuniers comme Guillaume Fastré. Ensemble, nous défendons un pain cohérent à chaque étape : du blé semé ici, moulu ici, pétri ici — avec du sens, du soin et du respect.

Parce que le pain est politique. Il dit nos liens à la terre, aux paysan·nes, à la qualité de notre alimentation. Il dit comment on veut vivre, produire, et nourrir — autrement.

Faire du pain avec La Grigne, c’est faire un acte nourricier et un acte de résistance joyeuse. C’est choisir de nourrir les corps et les esprits, de créer du lien, et d’honorer chaque jour un savoir-faire simple, mais essentiel.

Bienvenue dans cette aventure.

 Odoo • une photo avec une lĂ©gende